Les premiers Evêques de Tours
Saint Gatien est le premier Eveque au milieu du IIIème siècle. Il est né à Rome et est envoyé en Gaule comme missionaire pour precher la religion Catholique. Il s'implante à Tours dans une grotte à Marmoutier et en dépit de l'adversité parvient à créer un petit noyau chrétien. Il est mort dans cette ville le 20 décembre 301, il a été enterré à l'emplacement de Notre Dame de la Riche.
Saint Lidoire lui succède bien plus tard, en 341. Il célèbrait ses offices dans une maison située sur l'emplacement actuel de la Cathédrale, c'est lui qui est à l'origine de la construction de la première église. Il est mort à Tours le 13 septembre 374. Son successeur est Saint Martin.

Saint Martin
C'est à Saint Martin que revient le mérite d'avoir évangélisé la région et au delà toute la Gaule. Il est né en 316 à Sabarie en Pannonie (actuelle Hongrie). Il passe sa jeunesse à Pavie, en Italie, où son père était militaire dans l'armée Romaine. Il devient lui meme légionnaire et se convertit à la foi Catholique.
Saint Hilaire, éveque de Poitiers, l'ordonne pretre. Il crée le monastère de Ligugé et devient ensuite, à la demande de la population, évêque de Tours le 4 juillet 371. Il vit dans la plus grande austérité et habite une grotte à Marmoutier avec ses disciples qui sont formés pour évangéliser la Gaule.

La mort de Saint Martin
Saint Martin est mort à Candes, au confluent de la Loire et de la Vienne, le 11 novembre 397.
Son corps a été l'objet d'un conflit entre les moines de Candes et ceux de Tours. Ces derniers réussirent à se l'approprier et le ramenèrent à Tours en le transportant dans une barque en remontant la Loire. On appelle cet épisode la Translation de Saint Martin.
Après un court séjour dans la Chapelle du Petit Saint Martin à Tours, il a été enterré ensuite à l'endroit où s' élevait la Basilique Saint Martin.
L'image ci contre est issue du Sacramentaire de Saint Martin de Tours (fin du XIIème siècle) et elle évoque cet épisode.

La Basilique Saint Martin
Jusqu'à l'époque de Saint Martin Tours était restée une ville Gallo-Romaine de moyenne importance. Mais très vite la renommée du Saint et le pélerinage sur son tombeau, un des principaux du monde chrétien, transforma le destin de la ville. Pendant plus d'un millénaire, Tours allait devenir une des principales cités de l'occident et une métropole de la chrétienté.
Ceci est du en bonne part aux récits de son disciple Sulpice Sevère qui se répandirent très vite y compris dans l'Eglise d'Orient. Maintenant, près de 700 paroisses et 500 localités portent le nom de Saint Martin.
La Basilique Saint Martin de Tours était un des plus grands édifices religieux d'occident, elle s'est effondrée et a été détruite à lépoque de la Révolution Française.

Marmoutier
Martin fonde l'Abbaye de Marmoutier en 372. Très rapidement celle-ci compte jusqu'à 80 moines et devient une des plus puissantes de la chrétienté.
Saint Martin crée et organise six paroisses de la région: à Amboise et Langeais qui étaient des cités déjà constituées, à Ciran, Candes, Tournon et Saunay toutes situées aux limites de son diocèse. Saint Martin s'attacha en particulier à détruire les sanctuaires et sites paiens, ainsi à Amboise.
Sa réputation se développa, il fit trois fois le voyage de Trèves, qui était la capitale de la partie occidentale de l'Empire Romain, pour voir les Empereurs Valentinien, Gatien et Maxime.

Sharon Farmer here investigates the ways in which three medieval communities--the Town of Tours, the Basilica of Saint-Martin there, and the Abbey of Marmoutier nearby--all defined themselves through the cult of Saint Martin. She demonstrates how in the early Middle Ages the bishops of Tours used the cult of Martin, their fourth-century predecessor, to shape an idealized image of Tours as Martin's town.

Candes
Le nom de Candes est issu du mot latin Condate (confluent, ici de la Vienne et de la Loire).
Ce bourg possède une très belle Eglise construite en hommage à Saint Martin à la fin du XIIème siècle sur l'emplacement de la maison qu'il habitait. Elle domine la Vienne et la Loire.
Avant la Révolution, l'Eglise Saint Martin de Candes était un lieu de pélerinage.
Candes était le siège d'une Chatellenie appartenant aux Archeveques de Tours qui y résidaient souvent pendant la saison d'été.

Les successeurs de Saint Martin
Les Eveques du Vème siècle continuèrent l'oeuvre de Saint Martin et fondèrent de nombreuses paroisses en Touraine.
Le successeur de Saint Martin comme éveque de Tours fut Saint Brice en 400. Il subit de nombreuses vicissitudes et attaques personnelles mais resta évêque jusqu'à sa mort en 443, on lui doit les églises de Chinon, Cravant, Pont de Ruan et Brizay.
Son sucesseur fut Saint Eustoche, un Sénateur de Tours, il fonda l'église des Saints Gervais et Protais à Tours et celles de Loches, Yzeures, Bray et Dolus. En 453 il consacra le nouvel éveque d'Angers, Tedasius, et tint dans cette ville le premier Concile de la province ecclésiastique de Touraine. Il est mort en 464.
Saint Perpet parent de Saint Eustoche lui succèda, il engagea la construction d'une Basilique consacrée à Saint Martin, elle est inaugurée le 4 juillet 482. Il fait également construireà Tours les églises Saint Pierre et Saint Laurent et celle de Montlouis, Esvres, Mougon, Barrou, Balesmes et Vernou. Il est mort en 491 alors que les Wisigoths avaient pris le controle de Tours. Son successeur fut Saint Volusien qui a fondé l'église de Manthelan, est fait prisonnier par les Wisigoths, il est mort à Toulouse.

Plus de quatre cents communes et quelque quatre mille paroisses en France portent le nom de saint Martin. Des églises lui sont dédiées dans le monde entier. Il suffit d'ailleurs de rappeler que le terme " chapelle " provient de la petite église dans laquelle on honorait sa " chape " ! Dans le grand tournant de la chute de l'Empire romain et de la prise en charge de l'Occident par l'Eglise, Martin tient une place de tout premier plan, acceptant, contre son gré, l'épiscopat de Tours, fondant à Marmoutier la première abbaye d'Europe, évangélisant les campagnes et créant, partout où il alla - car Martin voyagea beaucoup - cette vie de village communautaire particulière que l'on appelle la paroisse. Dans des circonstances exceptionnelles par leur nouveauté, Martin fut, et c'est la grande leçon de ce livre, un inventeur, un innovateur, profondément imprégné de l'esprit de son temps et de l'Evangile.